Le Gala des Pagos

Le Gala des Pagos

Les Galapagos méritent un article à elles seules. Cette contrée, dont on entend parler sur RMC découverte sans jamais vraiment pouvoir la placer sur la carte, reste dans l’imaginaire collectif comme un ovni faunesque, isolé des turpitudes de notre monde violent et pollué, une sorte de fenêtre sur ce à quoi le monde devait ressembler juste après les dinosaures, et juste avant qu’on vienne tout péter.

Ha c’est là les Galapagos ?? Ben ouais!

C’est en tout cas avec cette idée des lieux aussi nébuleuse que prometteuse que nous embarquons depuis l’aéroport de Quito pour le vol Avianca AV1631 qui nous mènera à San Cristobal, notre première île des Galap’ .

Nous resterons sur l’archipel une quinzaine de jours, bien de quoi se repaitre de sa nature exubérante… à moins qu’on n’en ait jamais assez?

Attention, ce post est un THDP (Très Haute Densité Photographique). Impossible de faire autrement. Trop de scènes, d’animaux à capturer… Mais comme vous en voudrez encore petits gourmands, vous trouverez encore plus de photos de ce bout de chemin ici

Cap sur les Galap’

On ne sait même plus trop à quoi s’attendre des Galap’, tant on lit de choses sur ces terres archaïques où règnerait en maître une faune sauvage et opulente. Alors comme ça, on y verrait des phoques ET des lézards dans les rues ? on pourrait y chatouiller des tortues de mer avec la main droite ET des requins avec la gauche? En même temps? On donnerait la priorité aux tortues de terre aux ronds-points? …C’est trop beau pour être vrai. Nous avons hâte de démêler le vrai du faux et remettre ces légendes à leur place.

Mais ces cailloux en plein milieu du pacifique se méritent. Marie s’est sévèrement remonté les manches depuis des mois pour nous concocter un programme aux petits oignons afin de visiter ces 3 îles sur une grosse quinzaine de jours ( conseil du voyageur: l’onéreux billet d’avion payé, vaut mieux rallonger la sauce sur place, quitte à dormir à la belle étoile avec les otaries) . Il se murmure qu’entre avion, hôtels et bateaux, l’organisation serait même plus compliquée que pour le Machu Picchu, c’est pour dire …

Avant de décoller, nous avions laissé notre fidèle destrier orange au Nord de Quito, dans la finca d’Aurore. Nous avions aussi passé une journée dans cette capitale à moitié dégueue, à moitié dangereuse, et à moitié faite de centre-commerciaux et de fast food. Pas de coup de coeur pour Quito, donc. Mais nos missions (test PCRs en urgence, impression des évals du CNED en guise de révision d’été – 247 Pages ! – et achat de camera 4K-qui-va-dans-l’eau-à-30-balles-j’ai-un-doute…) furent effectuées en moins de 24 heures. On ne peut pas se plaindre. Et puis on s’est rempli de mac-DO/uber-eats dans l’hôtel devant un TopChef en pyjama la veille du départ pour les Galapagos, #priceless.

Eeeeet nous voilà en route, les festivités peuvent commencer.

Le trajet et l’arrivée ne sont pas les étapes les plus exotiques d’un voyage aux Galapagos et pourtant, elles méritent d’être détaillées car elles alourdissent subrepticement la logistique déjà bien relou entreprise pour préparer ce voyage

  1. Arrivée à l’aéroport de Quito, 5 heures du mat: muffin à 5 dollars et queue de 30 minutes pour l’aqcuittement de la Taxe du gouvernement des Galapagos (kesako? ok, 20 dollars par tête de pipe)
  2. Passage au scanner spécial Galapagos de tous les bagages (pas de fruits, ni miette, ni graine)
  3. 3 heures de Vols, dont une escale à Guayaquil, sans encombre (si ce n’est ce petit boulet qui met son jeu video à fond sans que ses parents ne lui mettent la pichenette derrière l’oreille qui est d’usage dans ces cas là)
  4. Arrivée à San Cristobal, queue d’une heure pour payer la taxe du parc national des Galapagos (100 dollars par personne, ouch!)
  5. De là, 2 dollars de taxi pour relier la ville se trouvant à 1 km à peine. 2 dollars par personnes pour emprunter la jetée. 1 dollar par personne pour monter dans un petit bateau qui nous mène dans un bateau plus grand situé à 100m qui lui nous coute déjà 35 dollars par personne …

Si j’ajoute à ce vol manifeste et continu le fait que les restaurants, cafés, musées, épiceries, taxis, boulangeries, etc. des îles testeront tous le coup du « halala-je-me-trompe-dans-la-monnaie » pour tenter de t’empapaouter de quelques dollars ici et là… vous avez nos premières impressions des lieux. Vénères.

Premier stop : Santa Cruz, la hype.

Heureusement, cette impression amère d’être pris pour un portefeuille sur patte ne dure pas. D’abord, parce que très vite, on développe le réflexe ninja de recompter notre monnaie en un clin d’oeil et la capacité bouddhiste et apaisante d’envoyer valser les arnaqueurs avec flegme. Et ensuite parce que les véritables tauliers des lieux, les animaux à poils, écailles ou plumes, eux, ne vous déçoivent pas. Bien au contraire… Et ne les cherchez pas au bois de Boulogne ou au parc Monceau, 9 espèces sur 10 sont endémiques des Galapagos.

Dès les premiers pas sur San Cristobal, alors que nous n’y passons qu’un bref moment afin de prendre le premier bateau qui nous mène à l’île du milieu, (Santa Cruz), de longs et majestueux lézards noirs, les iguanos marinos qui pullulent ici, te passent négligemment entre les jambes alors que tu pousses déjà des « woaaaa » admiratifs devant un phoque qui se gratte dans son décor de crabes rouges et bleus turquoises. Bim ! Que le spectacle commence !

Et ce n’est qu’un succinct amuse-bouche.

Après 2 heures de bateau assourdissant qui me verra déposer mon premier vomi océanique, nous débarquons au port de Puerto Isidro Ayora, 15 000 habitants tout de même et capitale de Santa Cruz. Ca fait du bruit et ca brille de commerces pimpants et restaurants hors de prix (Les Galapagos, c’est du tourisme chic). Le proprio de notre hôtel nous attend à la jetée (ponton dont il faut encore payer l’usage, of course) et nous amène dans son « chez lui », à une 15aine de minutes en voiture. L’endroit est spartiate. Très. On a payé 40 dollars par nuit pour 5, petit déjeuner inclus, il ne fallait pas s’attendre au Ritz. Mais le couple de gérant est adorable, aux petits soins, et nous concocte des petits déjeuners de fruits et pancakes maison qui donnent du peps pour la journée.

Parce que du peps, il en faut ! La météo n’est pas avec nous sur les 3 jours que nous passons à Santa Cruz. De la brume, de la pluie, et de brèves éclaircies souvent venteuses. Qu’à cela ne tienne, la température est bonne, le moral est là, et on a des ponchos. On va profiter, les amis !

Sur Santa Cruz, nous passerons deux belles journées avec les Oreo (souvenez vous, une belle rencontre du Nord Pérou). D’abord sur la magnifique (mais un peu trop visitée) plage de Tortugas, qui offre le spectacle des va-et-viens des iguanes marins allant pêcher et revenant se poser sur la plage, là, juste à nos pieds, et un superbe snorkeling tellement facile que c’en est dérangeant (ces poissons multicolores sont des vrais? où sont les ficelles?)

Nous irons aussi rendre visite aux mascottes des Galapagos, les tortues géantes terrestres. On en trouve ça et là sur les routes ou sur leurs bas côtés. Mais elles ont leur QG dans ce sanctuaire du centre de l’île. Toutes d’âge canonique (« celles là sont des petites jeunes, à peine 90 ans… »), les femelles migrent en 3-4 mois de voyage sur les abords de l’ile pour pondre. Les jeunes passent ensuite une trentaines d’années autour de leur lieu d’éclosion avant de venir vivre ici… ces temporalités laissent rêveurs… j’espère qu’elles aiment méditer parce que niveau interaction, c’est limité ces bestioles.

Santa Isabella, la sauvage

Notre deuxième île est la plus éloignée de l’archipel. Il s’agit de Santa Isabela. Elle aussi se rejoint au prix d’une interminable navigation de 2 heures, dans les 120 décibels des moteurs et les tape-cul incessants des vagues. Mais je tiens à souligner que je n’ai pas vomi.

Beaucoup de visiteurs ne se rendent pas à Santa Isabela. Trop loin, pas assez de temps, pas assez d’infrastructure… Son atmosphère tranche donc singulièrement avec celle de Santa-Cruz-la-starlette. Plus grande île mais bien moins peuplée (2000 habitants), Santa Isabela offre une ambiance lassive de bout du monde. Une seule route. Un petit centre-ville. Et beaucoup de randonnées sur des chemins sablonneux. On s’y sent vite seuls.

Evidemment, les quelques agences de tourisme vous proposent mille et une aventures aussi couteuses qu’inoubliables (snorkelling un chouia plus coloré, plongée avec les tortues un rien plus nombreuses, découverte d’une ile un peu déserte…) mais n’y toucherons pas. Nous préférons, pendant ces 6 jours sur l’île, prendre nos habitudes familiales, comme sur le ponton Conchas de Perla où un snorkelling magnifique nous attend chaque jour, la playa Isabela juste en face, où l’on peut nager aux coté des phoques, la glace du gouter ici, le petit restaurant de grillade là… Une vraie pause nature et découverte.

Pour ralentir le rythme encore un peu, Samuel tombera malade, « rien de grave » nous dit le jeune docteur de l’île, mais l’occasion tout de même de rester alité une journée à regarder des dessins animés… avec Papa, héhé !

Seule contribution au business touristique local: une randonnée au volcan Sierra Negra que nous nous organisons avec une guide rien que pour nous. La ballade se fera loin des larges groupes qui arpentent chaque jour ces chemins (mais on les voit quand même au loin) et nous vaudra quelques belles courbatures. Ca monte rapidement et la brume épaisse du matin fait vite place à un soleil de plomb qui nous brûle les épaules et les mollets. Mais le spectacle en vaut la peine: au sommet, une vue splendide sur le cratère de lave qui coulait encore il y a une dizaine d’années. Et plus loin un autre mirador nous gratifie d’un panorama sur tout le nord de l’ile qui s’étend sur des dizaines de kilomètres. Jules évidemment y chapardera quelques pierres volcaniques sur le chemin. Malgré l’interdiction expresse. Coquin.

Au matin du dernier jour, nous quittons notre chambre douillette à 5 heures du matin pour enchainer pas un, mais 2 trajets en bateau, soit plus de 4 heures 30 d’un mixer bourdonnant, pour revenir sur San Cristobal en passant par Santa Cruz.

Les enfants, ayant bien compris le doux pouvoir soporifique des anti-nauséeux, les ont avidement réclamés avant d’embarquer, et ont passé tout le trajet dans un joyeux brouillard. Ils arrivent à San Cristobal en pleine forme, eux.

San Cristobal, de la balle !

Pas évident d’en choisir une mais cette île de San Cristobal a notre préférence. Allez, ça se joue à un poil de phoque avec Isabela. Elle est pourvue d’un petit centre-ville assez complet pour se gaver d’un gros burger quand c’est nécessaire ou acheter la babiole-souvenir d’avant départ, mais surtout possède une longue liste d’endroits sauvages, accessibles à pied, où il est possible de côtoyer la faune de très (très) prés. Et ça, ça n’a pas de prix.

Me vient par exemple à l’esprit la playa Mann où le bar de plage dispute péniblement l’espace à des dizaines d’otaries dodelinant entre les serviettes de bain. La plage Loberia, plus au Sud, qui abrite en plus des phoques un bon gang de tortues de mers peu farouches qui se laissent draguer sans rougir.

Mais le coup de coeur de notre passage ici, c’est assurément la Muelle Tijeretas, minuscule ponton qui s’accède après 30 minutes de marche à peine et qui permet une plongée à couper le souffle (…en apnée donc 😀 ).

Nous retournerons 4 fois sur ce lieu ébouriffant qui autorise la rencontre des bipède à short (nous) avec les otaries dans leur milieu naturel. Véritables labradors des mers, elles nagent, virevoltent, pirouettent autour des nageurs qui tentent un rapprochement. On se lie d’amitié avec certaines d’entre elles, s’imaginant qu’elles nous ont reconnus d’un jour au suivant. Sans doute grâce à mon short de bain particulièrement coloré, non? On leur demanderait presque leur zero-six avant de se quitter pour de bon, sûr de la réciprocité du coup de foudre… Même si l’on sait au fond de nous, qu’elles iront vers le premier touriste chinois aussitôt notre dos tourné. Ingrates.

Toute la famille progressera sérieusement en snorkelling, ici. Des semi-pros. On développe presque des écailles : Jules y bravera définitivement ses appréhensions de début de séjour pour survoler tortues et bancs de poissons. Samuel ira titiller du phoque tout seul comme un grand. Et Elisa lâchera les bras de Papa et Maman pour nous dégotter des chonchonchon chuchu (avec le tubas, on n’a pas compris non plus)

Le matin du départ pour Quito et pour retrouver GEO (qui nous attend dans son herbe qui lui chattouille maintenant le bas-de-caisse) et quitter ce paradis, nous n’en menons pas large.

Tant de paysages, tant de spectacles naturels, d’iode, de vagues, d’animaux, sur des iles calmes, isolées de tout, quasiment sans voiture… Ca ne se reproduira pas.

Les Galapagos méritent mille fois leur statut de bout du monde et de sanctuaire animal. L’homme n’y est pas le résident principal, il s’installe discrètement là où la faune l’y autorise. Et ce rôle forcé d’observateur nous a offert une entracte d’une grande sérénité dans ce voyage parfois exténuant.

Vamos, Columbia

C’est ainsi, le coeur un rien nostalgique, que nous regagnons le continent. Avion, taxi, tout le tralala… nous retrouvons le camion en fin d’une longue journée de trajet, la nuit est déjà tombée. Les légumes et oeufs oubliés dans le frigo débranché ont bien pourri. Tout va bien.

Nous resterons encore 3 jours et 2 nuits dans la finca d’Aurore et Andres avant de reprendre la route. Ça fait plus de 18 jours que je n’ai pas conduit l’engin et je ne suis pas sûr de bien savoir encore comment desserrer le frein à main.

Et puis pendant notre absence, est arrivée une famille de corses. Maxime le Papa charpentier, PIF le tonton rigolo, la mamie, la maman, les 2 filles… toute cette joyeuse troupe dans un camping car ! On partagera quelques bons moments de repas, de discussion, d’initiation à la charpente (!) avant de devoir repartir de notre coté. Les enfants avaient beaucoup partagé en peu de temps et les au-revoirs au bas de leur cabane sont tragiques. Mais compréhensibles, on est passé par là…

Si tout se passe comme prévu, nous atteindrons la frontière Colombienne, la dernière frontière de notre voyage, demain. La Colombie signera la suite et fin de notre fantastique odyssée et pour une raison que j’ignore, ce pays nous attire plus que les précédents. Sa réputation et les sourires rêveurs des voyageurs l’ayant parcouru, sans doute.

Saura t-il nous combler pendant les 3 mois qu’il nous reste? rien n’est moins sûr… Et c’est de toutes façons une autre histoire pour laquelle il vous faudra revenir ici !

N’oubliez pas, vous trouverez toutes les photos de ce bout de chemin ici

Stay tuned.

Equateur. On passe au vert.

Equateur. On passe au vert.

24 heures en Equateur et déjà, nous perdons quelques repères pourtant bien ancrés depuis des mois dans notre cortex de vadrouilleurs. Fini le sable, disparues les ordures en bords de route, et surtout bonjour toi, la végétation luxuriante aux larges feuilles luisantes! Ce dernier point saute si agréablement aux yeux…Comme si la flore avait un passeport, les plantes semblent avoir attendu que la frontière péruviano-équatorienne soit passée pour exploser soudainement et partout.

Cet environnement fastueux ne nous quittera pas tout le long de notre court passage (boah, un mois…) dans ce petit mais éclectique pays. c’est tant mieux car la nature exubérante, c’est sans conteste ce qui fait le charme majeur de ce pays qui ne brille pas par la beauté de ses villes ni par l’enjouement de sa population (paf, ça c’est dit !)

Veinards, on vous emmène ici aujourd’hui !

Au programme de notre virée équatorienne: en 1, la côte et ses baleines, en 2, la forêt et ses papillons, enfin en 3 : les îles Galapagos et leurs … pff, il y a tellement de choses aux Galapagos qu’on vous racontera plus tard.

Vous trouverez les photos de ce bout de chemin ici

Changement de décor vers Puerto Lopez

Des bananes, des bananes, des bananes… 

Des kilomètres de bananes. Voila la scénographie de notre première journée de route en Equateur. Y’a pire comme bas-côté, non? surtout quand la route nous gratifie de sacrément bonnes portions de 2×2 voies à la française. Chose rare, on avale plus de distance que prévu et après l’efficacité du passage de frontière expédié de main de maître ce matin, nous mettons assez de bitume entre nous et la grosse ville de Guayaquil pour dormir tranquille dans sa campagne nord (La réputation de coupe gorge de cette dernière nous ayant convaincus de ne pas la traverser de nuit avec notre discret attelage).

Au début de jour 2, c’est ainsi une campagne plutôt bucolique qui nous accueille et nous escorte sur une grosse centaine de kilomètres jusqu’à Puerto Lopez, petite ville du bord de mer qui a dû jouir un jour d’un beau statut de station balnéaire. Mais qui est maintenant un peu décrépie mais charmante au demeurant. Toute la ville est tournée vers l’observation des baleines à bosse qui viennent fricoter dans les eaux  4 mois par an. Et on a de la chance c’est pile en ce moment.

Après une petite reconnaissance des lieux depuis la place centrale, poussiéreuse et déglinguée (qui a dit « péruvienne »?), nous trouvons heureusement un accès pour les rues colorées du front de mer. Il y a même, en milieu de promenade, un petit parking presque plat où nous pourrons passer quelques nuits… accompagnés de Cyrille et Myriam ! de la Belle Aventure, quittés la veille au Pérou et que l’on retrouve fortuitement ici. Ce monde est petit petit petit…Sam et Jules retrouvent Sebastien et Noémie, leurs compagnons de Uno. Tout le monde est content.

Le bord de mer est couvert de bars braillards à même la plage qui rivalisent de couleurs, musique et de néons à la nuit tombée. Ça pique les yeux et les oreilles. Mais l’ensemble est plutôt typique… et franchement vide. Vive la basse saison. Allez, par charité chrétienne, on va vous prendre quelques bières. Et cette pizza là. Et ces frites qui trainent… il vous reste des bières?

Discrets comme des hyènes, il ne faudra pas longtemps pour que des guides zélés nous repèrent et nous accostent mielleusement pour nous vendre des tours en bateau, histoire de titiller de la baleine. Bon, on n’est pas là pour vendre des cravates et bien sûr qu’on en est ! plutôt deux fois qu’une même, le premier tour nous ayant tellement enchantés qu’on décide de prendre un petit bateau privé pour un second (Conseil du jour: les petits bateaux, ça tangue plus, et on vomit mieux ! )

Le spectacle vaut vraiment la peine, même plus… La vue de ces mastodontes de 25 tonnes (soit 2 GEO et demi) valsant gracieusement autour de notre bateau mais se fichant royalement des microbes que nous sommes (je vous rappelle qu’elles sont là pour bécoter sévère pendant 4 mois) est autant ensorcelante que propice à l’introspection. Mais pourquoi qu’elles sont si grosses? et pourquoi qu’on est si petit? dans quel état j’ère?.. Je ne sais ni…

Un avant goût de la forêt

Puerto Lopez, c’est aussi l’occasion de faire incursion dans l’épaisse forêt équatorienne, qui est aussi équatoriale. A une grosse demi-heure de voiture et un chouia de piste se trouve une petite communauté (n’imaginez pas des gens vivant nus et sans chaussures, c’est juste un village paumé) qui propose des tours en cheval dans la forêt environnante. Et là attention, ça monte. Et dans la boue s’il vous plait ! Mon cheval glisse plusieurs fois et pose même le genou à terre. Je veux bien être le plus massif du groupe mais là ça devient gênant ! On trouve du cacao sauvage (première dégustation de la pulpe blanche et tellement sucrée , qui n’a rien à voir avec le goût du chocolat), on piste et observe une famille de singes hurleurs (les pauvres, pas facile de n’avoir qu’une voyelle pour exprimer ses émotions), et l’on se rafraîchira dans une petite cascade de forêt (hmmm l’araignée flottante, qu’elle est mignonne…)

On aura passé 4 ou 5 nuits à Puerto Lopez et on peut dire qu’on est repus. On a même eu le loisir de balades sur la plage, de jours de rien, et c’est sans regret que l’on peut reprendre la route direction l’intérieur du pays, tâter de la moiteur à couper au couteau !

Mindo

A peine une journée et demi de route (quand je vous dis qu’il est petit ce pays) et nous voilà déjà à Mindo, au Nord du pays. Cette petite ville engoncée dans une forêt aussi mouillée que fraiche est l’endroit idéal pour déguster du cacao, allez voir les papillons par milliers, et faire du bird-watching (version classe du « regardage d’oiseaux »).

Ici, il faut noter que si l’Equateur est aussi vert et brillant que le premier étage de Truffaut Rive Gauche, c’est qu’il est constamment arrosé et tiède. Le brouillard épais succède à la pluie, et ensuite c’est l’inverse. D’ailleurs, nos panneaux solaires commencent à sérieusement accuser le coup et nous comptons les watts qu’il nous reste lors de notre arrivée à Mindo (dont nous ne verrons jamais le ciel). J’ose le dire, un soir sans autre point de chute qu’une route boueuse dans les arbres, nous offrirons un film aux enfants dans la cabine du camion en faisant tourner le moteur #BilanCarboneDuFilm… J’assume.

Mindo sera un chouette petit arrêt dans ce périple vert. Notamment la « papillonerie » qui élève par milliers des papillons parfois larges comme des assiettes. Et cet atelier de chocolat où nous avons appris le fabuleux et compliqué procédé qui transforme ces graines insipides en délicieux chocolat. Miam. Mindo fut chouette, donc. Mais nous en avions tellement entendu parler qu’un léger désappointement se fit sentir après ces deux expériences. Et puis un peu la faute aussi à la grooOOOoossse désillusion de l’hôtel dans la canopée, aussi décevant qu’il était désiré (v’la que j’te parque à 5 dans une minuscule chambre avec rideaux et draps de poupée, dans un bungalow sans vue… Pour observer les toucans depuis le balcon, c’est raté). On se dit pour la millième fois: « Vindiouss, qu’est ce qu’on dort mieux dans notre camion! ». On aura tout de même le bonjour d’une myriade de colibris venant prendre le petit déjeuner avec nous. Ça réchauffe le coeur, un colibri.

Bienvenidos à QUITO

La prochaine étape que l’on a tous en ligne de mire, depuis quelques semaines dirais-je, ce sont les mythiques îles Galapagos. Mais la condition sine qua none pour s’y envoler, c’est de caser le camion aux alentours de Quito, d’où partira notre avion. C’est au Nord de Quito que nous trouvons un lieu pour cela et bien plus encore: la Finca d’Aurore et Andrès. Aurore est une jeune française qui, s’étant amourachée du pays (et du beau Andrès) a décidé de mener ici, sur les hauteurs champêtres de Quito, à une heure de route de cette capitale bruyante, une vie toute agricole dans sa finca bio. Le lieu est simple et calme, relaxant, entouré de monts verdoyants. GEO doit traverser quelques bouts de champs pour se nicher sur son parking final mais nous nous sentons chez nous rapidement. Une grande douceur et gentillesse émanent des hôtes. Ils travaillent sans relâche pour réaliser leurs rêves d’autarcie alimentaire mais Aurore garde toujours du temps et de l’attention pour accueillir les voyageurs. Les enfants l’adorent instantanément et c’est avec un sourire béat qu’ils « l’aident » aux tâches fermières, comme traire les blanches et odorantes chèvres, cueillir les fraises (on a dit « cueillir », Elisa!) , donner à manger aux cochons, égrainer le maïs … Comment fait-elle? Quand je pense qu’on doit négocier des heures pour qu’ils débarrassent 3 pauvres assiettes (de la table à l’évier, on parle de 67 cm !)

Ces 2-3 jours dans le seul bruit du vent dans les feuilles furent la pause que nous attendions sans se l’avouer avant le tsunami des Galapagos.

Car un beau matin, nous voilà partis pour Quito.

50 minutes de taxi et nous voila à la capitale où nous passerons une journée et deux nuits avant le grand départ pour les îles. Missions: faire des tests PCR (Les Galap’ sont in-tran-si-geants), imprimer les évaluations CNED (267 pages, en guise de révision d’été) et tenter d’acheter une caméra sous-marine bon marché (la GoPro étanche ayant … pris l’eau à Puerto Lopez.Grrrr).

Les Galapagos seront-elles à la hauteur de leur réputation? D’ailleurs c’est quoi leur réputation au fait? et puis c’est où d’abord les Galapagos?

Tout ça, vous le saurez dans le prochain épisode. Pas d’inquiétude, on bosse pour vous.

Stay tuned !

Vous trouverez les photos de ce bout de chemin ici