Equateur. On passe au vert.

24 heures en Equateur et déjà, nous perdons quelques repères pourtant bien ancrés depuis des mois dans notre cortex de vadrouilleurs. Fini le sable, disparues les ordures en bords de route, et surtout bonjour toi, la végétation luxuriante aux larges feuilles luisantes! Ce dernier point saute si agréablement aux yeux…Comme si la flore avait un passeport, les plantes semblent avoir attendu que la frontière péruviano-équatorienne soit passée pour exploser soudainement et partout.

Cet environnement fastueux ne nous quittera pas tout le long de notre court passage (boah, un mois…) dans ce petit mais éclectique pays. c’est tant mieux car la nature exubérante, c’est sans conteste ce qui fait le charme majeur de ce pays qui ne brille pas par la beauté de ses villes ni par l’enjouement de sa population (paf, ça c’est dit !)

Veinards, on vous emmène ici aujourd’hui !

Au programme de notre virée équatorienne: en 1, la côte et ses baleines, en 2, la forêt et ses papillons, enfin en 3 : les îles Galapagos et leurs … pff, il y a tellement de choses aux Galapagos qu’on vous racontera plus tard.

Vous trouverez les photos de ce bout de chemin ici

Changement de décor vers Puerto Lopez

Des bananes, des bananes, des bananes… 

Des kilomètres de bananes. Voila la scénographie de notre première journée de route en Equateur. Y’a pire comme bas-côté, non? surtout quand la route nous gratifie de sacrément bonnes portions de 2×2 voies à la française. Chose rare, on avale plus de distance que prévu et après l’efficacité du passage de frontière expédié de main de maître ce matin, nous mettons assez de bitume entre nous et la grosse ville de Guayaquil pour dormir tranquille dans sa campagne nord (La réputation de coupe gorge de cette dernière nous ayant convaincus de ne pas la traverser de nuit avec notre discret attelage).

Au début de jour 2, c’est ainsi une campagne plutôt bucolique qui nous accueille et nous escorte sur une grosse centaine de kilomètres jusqu’à Puerto Lopez, petite ville du bord de mer qui a dû jouir un jour d’un beau statut de station balnéaire. Mais qui est maintenant un peu décrépie mais charmante au demeurant. Toute la ville est tournée vers l’observation des baleines à bosse qui viennent fricoter dans les eaux  4 mois par an. Et on a de la chance c’est pile en ce moment.

Après une petite reconnaissance des lieux depuis la place centrale, poussiéreuse et déglinguée (qui a dit « péruvienne »?), nous trouvons heureusement un accès pour les rues colorées du front de mer. Il y a même, en milieu de promenade, un petit parking presque plat où nous pourrons passer quelques nuits… accompagnés de Cyrille et Myriam ! de la Belle Aventure, quittés la veille au Pérou et que l’on retrouve fortuitement ici. Ce monde est petit petit petit…Sam et Jules retrouvent Sebastien et Noémie, leurs compagnons de Uno. Tout le monde est content.

Le bord de mer est couvert de bars braillards à même la plage qui rivalisent de couleurs, musique et de néons à la nuit tombée. Ça pique les yeux et les oreilles. Mais l’ensemble est plutôt typique… et franchement vide. Vive la basse saison. Allez, par charité chrétienne, on va vous prendre quelques bières. Et cette pizza là. Et ces frites qui trainent… il vous reste des bières?

Discrets comme des hyènes, il ne faudra pas longtemps pour que des guides zélés nous repèrent et nous accostent mielleusement pour nous vendre des tours en bateau, histoire de titiller de la baleine. Bon, on n’est pas là pour vendre des cravates et bien sûr qu’on en est ! plutôt deux fois qu’une même, le premier tour nous ayant tellement enchantés qu’on décide de prendre un petit bateau privé pour un second (Conseil du jour: les petits bateaux, ça tangue plus, et on vomit mieux ! )

Le spectacle vaut vraiment la peine, même plus… La vue de ces mastodontes de 25 tonnes (soit 2 GEO et demi) valsant gracieusement autour de notre bateau mais se fichant royalement des microbes que nous sommes (je vous rappelle qu’elles sont là pour bécoter sévère pendant 4 mois) est autant ensorcelante que propice à l’introspection. Mais pourquoi qu’elles sont si grosses? et pourquoi qu’on est si petit? dans quel état j’ère?.. Je ne sais ni…

Un avant goût de la forêt

Puerto Lopez, c’est aussi l’occasion de faire incursion dans l’épaisse forêt équatorienne, qui est aussi équatoriale. A une grosse demi-heure de voiture et un chouia de piste se trouve une petite communauté (n’imaginez pas des gens vivant nus et sans chaussures, c’est juste un village paumé) qui propose des tours en cheval dans la forêt environnante. Et là attention, ça monte. Et dans la boue s’il vous plait ! Mon cheval glisse plusieurs fois et pose même le genou à terre. Je veux bien être le plus massif du groupe mais là ça devient gênant ! On trouve du cacao sauvage (première dégustation de la pulpe blanche et tellement sucrée , qui n’a rien à voir avec le goût du chocolat), on piste et observe une famille de singes hurleurs (les pauvres, pas facile de n’avoir qu’une voyelle pour exprimer ses émotions), et l’on se rafraîchira dans une petite cascade de forêt (hmmm l’araignée flottante, qu’elle est mignonne…)

On aura passé 4 ou 5 nuits à Puerto Lopez et on peut dire qu’on est repus. On a même eu le loisir de balades sur la plage, de jours de rien, et c’est sans regret que l’on peut reprendre la route direction l’intérieur du pays, tâter de la moiteur à couper au couteau !

Mindo

A peine une journée et demi de route (quand je vous dis qu’il est petit ce pays) et nous voilà déjà à Mindo, au Nord du pays. Cette petite ville engoncée dans une forêt aussi mouillée que fraiche est l’endroit idéal pour déguster du cacao, allez voir les papillons par milliers, et faire du bird-watching (version classe du “regardage d’oiseaux”).

Ici, il faut noter que si l’Equateur est aussi vert et brillant que le premier étage de Truffaut Rive Gauche, c’est qu’il est constamment arrosé et tiède. Le brouillard épais succède à la pluie, et ensuite c’est l’inverse. D’ailleurs, nos panneaux solaires commencent à sérieusement accuser le coup et nous comptons les watts qu’il nous reste lors de notre arrivée à Mindo (dont nous ne verrons jamais le ciel). J’ose le dire, un soir sans autre point de chute qu’une route boueuse dans les arbres, nous offrirons un film aux enfants dans la cabine du camion en faisant tourner le moteur #BilanCarboneDuFilm… J’assume.

Mindo sera un chouette petit arrêt dans ce périple vert. Notamment la “papillonerie” qui élève par milliers des papillons parfois larges comme des assiettes. Et cet atelier de chocolat où nous avons appris le fabuleux et compliqué procédé qui transforme ces graines insipides en délicieux chocolat. Miam. Mindo fut chouette, donc. Mais nous en avions tellement entendu parler qu’un léger désappointement se fit sentir après ces deux expériences. Et puis un peu la faute aussi à la grooOOOoossse désillusion de l’hôtel dans la canopée, aussi décevant qu’il était désiré (v’la que j’te parque à 5 dans une minuscule chambre avec rideaux et draps de poupée, dans un bungalow sans vue… Pour observer les toucans depuis le balcon, c’est raté). On se dit pour la millième fois: “Vindiouss, qu’est ce qu’on dort mieux dans notre camion!”. On aura tout de même le bonjour d’une myriade de colibris venant prendre le petit déjeuner avec nous. Ça réchauffe le coeur, un colibri.

Bienvenidos à QUITO

La prochaine étape que l’on a tous en ligne de mire, depuis quelques semaines dirais-je, ce sont les mythiques îles Galapagos. Mais la condition sine qua none pour s’y envoler, c’est de caser le camion aux alentours de Quito, d’où partira notre avion. C’est au Nord de Quito que nous trouvons un lieu pour cela et bien plus encore: la Finca d’Aurore et Andrès. Aurore est une jeune française qui, s’étant amourachée du pays (et du beau Andrès) a décidé de mener ici, sur les hauteurs champêtres de Quito, à une heure de route de cette capitale bruyante, une vie toute agricole dans sa finca bio. Le lieu est simple et calme, relaxant, entouré de monts verdoyants. GEO doit traverser quelques bouts de champs pour se nicher sur son parking final mais nous nous sentons chez nous rapidement. Une grande douceur et gentillesse émanent des hôtes. Ils travaillent sans relâche pour réaliser leurs rêves d’autarcie alimentaire mais Aurore garde toujours du temps et de l’attention pour accueillir les voyageurs. Les enfants l’adorent instantanément et c’est avec un sourire béat qu’ils “l’aident” aux tâches fermières, comme traire les blanches et odorantes chèvres, cueillir les fraises (on a dit “cueillir”, Elisa!) , donner à manger aux cochons, égrainer le maïs … Comment fait-elle? Quand je pense qu’on doit négocier des heures pour qu’ils débarrassent 3 pauvres assiettes (de la table à l’évier, on parle de 67 cm !)

Ces 2-3 jours dans le seul bruit du vent dans les feuilles furent la pause que nous attendions sans se l’avouer avant le tsunami des Galapagos.

Car un beau matin, nous voilà partis pour Quito.

50 minutes de taxi et nous voila à la capitale où nous passerons une journée et deux nuits avant le grand départ pour les îles. Missions: faire des tests PCR (Les Galap’ sont in-tran-si-geants), imprimer les évaluations CNED (267 pages, en guise de révision d’été) et tenter d’acheter une caméra sous-marine bon marché (la GoPro étanche ayant … pris l’eau à Puerto Lopez.Grrrr).

Les Galapagos seront-elles à la hauteur de leur réputation? D’ailleurs c’est quoi leur réputation au fait? et puis c’est où d’abord les Galapagos?

Tout ça, vous le saurez dans le prochain épisode. Pas d’inquiétude, on bosse pour vous.

Stay tuned !

Vous trouverez les photos de ce bout de chemin ici

4 commentaires

  1. Marco dit :

    Je rêve d’y aller, merci pour les photos.

  2. Emmanuel Flahaut dit :

    et que dire? … qu’ajouter?
    MERCI de partager tout ça. Et puis là, on a des nouvelles qui se suivent, on reste dans l’aventure, c’est merveilleux et incroyable de passer des hauts plateaux à des villes risquées (j’ai tremblé pour vous), à des paysages magnifiques puis l’océan, et la jungle et c’est sans fin, mais pas sans faim de découvrir cette flore (dont les cabosses, du coup j’ai faim. fin) et cette faune. Moi j’aime bien ce côté Tarzan. Vous vivez dans un parc animalier gigantesque et libre. la planète est magnifique ! Bisous les cousins. à bientôt

    1. jonathetmarie dit :

      hoooo que oui qu’elle est belle notre planete !
      Bon y’a aussi quelques décharges sur la route, mais on vous préserve…
      la bise

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