Colombie final, les GEOnautes en mode backpack.

Notre très cher véhicule, que dis-je , notre complice, notre frère d’aventure, Géo, est désormais quelque part au milieu de l’atlantique, voguant vers cette Europe tristounette que nous rejoindrons nous aussi dans 3 petites semaines.

Un chambardement radical s’opère alors dans nos habitudes de voyage. Nous sommes aujourd’hui dépendants d’horaires, de réservations, d’hôtels, de taxi, de… le tout avec 40kg à se trimbaler sur le dos. Haut les coeurs !

Mais vous verrez, on ne va pas trop mal s’en tirer, avec quelques jours de réelles vacances à Carthagène et une excursion idyllique sur les îles au large de cette côte caraîbes.

Dernières excursions, dernières plongées, dernière… tout !

Comme disaient les 2be3, « boah, ca sert à rien de réfléchir », ou quelque chose comme ca…

Et hop, retour à l’envoyeur!

Vous trouverez les photos de ce bout de chemin ici

La vie post-camion

Bon, comment ça se passe, déjà? Ha oui, il faut se trouver un logement, et un taxi, et préparer des sacs, non? Le bateau de Géo nous ayant surpris par sa ponctualité (1 petit jour de retard où l’on en attendait au moins 10), nous nous retrouvons un peu au dépourvu dans cette grande ville bruyante et brutale qu’est Carthagène, avec une réservation airBnB d’une semaine à occuper.

Notre connaissance de la ville, se résumant au port et quartiers périphériques, ne nous incite pas à y flâner autant de temps. Enormément de détritus, de bruit, de vendeurs à la sauvette, et par dessus tout, une chaleur inextricable dans laquelle tout est pénible. Marcher, c’est suer.

Mais Marie, notre docteur ès organisations, nous a trouvé un appartement plutôt luxueux, dotée d’une vue incroyable sur la mer, dans le très chic quartier de Marbella, avec bien sûr climatisation.

Et ca change tout !

Ici, on peut se poser, farnienter au calme, nager dans cette grande piscine à débordement, et méditer au balcon devant le spectacle de cette avenue Santander, juste en bas, grosse artère toujours congestionnée qui borde des plages (plutôt propres, il faut le souligner).

Vu sous cet angle, Carthagène se montre alors un peu moins agressive.

Comble du hasard routardesque, une famille de voyageurs français, Aude, Marc-Antoine et leurs enfants, alias les UnDetourSurLaTerre, eux aussi à Carthagène pour récupérer leur camion arrivant du Mexique, sont dans le même immeuble! On se suit de loin sur Instagram et on se retrouve inopinément dans la vraie vie. Les réseaux sociaux auraient-ils une utilité, finalement? On se croise accidentellement à la piscine de l’immeuble, ils ont deux enfants, sont sympas comme nous, et sont à Carthagène pour une semaine. Ça matche bien et on se verra plusieurs fois, apéro, burger, pizza, glaces, ballades en ville. L’ambiance est bonne. Leur seul défaut, de taille: eux continuent le voyage… No comment, j’enrage intérieurement.

A ce moment du voyage, nous accusons un retard fou en centre commercial. Et Carthagène, bien fournie en la matière, nous tend la perche pour nous rattraper. Fast food et jeux vidéo, le combo gagnant qui se répètera assez souvent. Fin de voyage, on lâche les chevaux, à l’américaine !

Et puis à force d’y faire des incursions timides, on finit par se réconcilier un peu avec la ville. En fait, il suffisait tout simplement d’éviter les quartiers moches qui enserrent les centres historiques où là, il est possible de baguenauder sans y laisser un poumon. Pour notre défense, il y en a quand même beaucoup, des bouges miteux où la misère de la côte caraïbe est bien palpable, tout autour des presqu’iles de Manga et Getsemani (les barrios turisticos).

Durant nos nombreuses sorties en ville, on arpentera le Castillo, les rues piétonnes richement décorées, les églises… Et comme il fait nuit à 18h, on peut considerer qu’on a fait quelques nocturnes. Yeah!

Vous vous souvenez de la famille LaBelleAventure? J’avais croisé le papa, Cyrille, lors de mon contrôle anti-drogue au port, avant le départ de GEO. Eux envoient leur véhicule au Mexique et continuent le voyage, après un an en Amérique du Sud. Bon… Ça fait quand même deux familles qui voyagent plus que nous en une semaine… C’est irritant. Mais on les aime bien et pas question de les laisser partir sans se croiser une dernière fois. Ça se fera au « Crêpes & Waffles », une chaine de restaus qu’ils connaissent et nous recommandent… Bien vu, depuis, je ne saurais dire pour combien de millions de pesos on y a mangé des gaufres, là dedans.

Même jaloux comme des poux, on vous souhaite tout le meilleur pour vos aventures à venir, les amis!

(Et dire que leur camping-car était dans le même bateau que Géo à l’aller ! Soupir…)

Rincon del Mar

Aussi agréable que puisse être notre routine carthaginoise, nous n’allons pas y passer 3 semaines sans bouger, hé! Nous avons maintenant devant nous une semaine de caraïbes pures (entendez par là du sable, de l’eau turquoise et des palmiers) afin de remplacer un rythme bien tranquille par un autre.

D’abord, nous descendrons au Sud de Carthagène, 3 petites heures de taxi qui nous mènent à la (ton ironique:on) « charmaaaante » (ton ironique:off) bourgade côtière de Rincon Del Mar.

Rincon est horrible. Voila c’est dit.

L’unique rue est de terre, cabossée, encombrée d’ordures et de flaques douteuses, flanquées de taudis un rien navrants. Elle est parallèle au front de mer qui est lui une brochette sans fin de troquets, bars de plage, restaurants qui sentent la friture de poisson et braillent de la cumbia bien au delà des volumes recommandés par l’OMS, surtout les week-end de jour férié. Et deveniez qui visite ce trou en plein week-end férié? Oui, nous! Mes tympans saignent dès les premiers mètres. La traversée de la ville nous fait échanger des regards inquiets. Pour la méditation de fin de voyage, ça va être compliqué, là, non?

Heureusement, notre hôtel, le plus cher (je n’ose pas vous dire le prix de ces chambres certes chics mais en bambous et moustiquaire) est aussi très sincèrement l’unique option décente des environs. Il se trouve loin, au bout de la ville, après un pont de fortune qui empêche toute circulation, c’est déjà ça.

On reste là 2 nuits. A-NE-RIEN-FAIRE. Juste commander au bar, manger, se baigner, faire du frisbee…

T’étais pas à Tintipan ?

Mais le clou de ce spectacle caribéen reste Tintipan.

Une petite île accessible depuis Rincon del mar, après 45 minutes d’un petit bateau à moteur qui vient vous chercher littéralement au pied de notre hôtel, sur la plage. #OnNeSeRefuseRien #JetSet

L’ile n’est pas habitée. Pas de route, pas de véhicule, pas de village, pas d’épicerie. Juste des hôtels de carte postale avec pontons et eaux transparentes. Nous prenons nos quartiers, une belle grande chambre familiale vue sur mer. Cerise sur la gâteau: nous sommes les seuls clients ! Il n’y a personne! Que dalle, walou!

Le ponton devient derechef notre salle de repos personnelle et plongeoir privatif, le réfectoire en plein air sera notre salle de classe (parce que même au paradis, on ne lâche rien sur l’instruction de nos chérubins. Directrice Marie y veille)

Le gros bémol, il me faut le signaler parce que nous avons trop souffert, ce sera la becquetance. J’en tremble encore. Au bout de 3 repas de suite constitués de riz/poisson-frit-avec-la-tête (petit dej inclus), les enfants commencent à avoir les lèvres qui tremblent. Nous aussi, on retient nos larmes quand le contenu de l’assiette se dévoile. On aimerait un peu de chocolat, de gourmandise, quoi!… Des glucides, nom de nom !

D’autant qu’on a de grosses journées, nous: après l’école, donc, on se baigne, ensuite on mange, on se re-baigne, on se repose, séance de plongeon collectif, et on se re-re-baigne.

Pas grand chose d’autre à faire ici que du snorkeling mais c’est amplement suffisant. Les eaux sont cristallines et la faune si riche. Coraux bleus, oranges, verts, larges poissons colorés, bancs de fretins gris, murènes, même un hippocampe! Faute de gopro, il va falloir nous croire sur parole.

Santa Cruz del Islote,

A 500 mètres de Tintipan, juste en face de notre ponton, là-bas, il y a la curiosité Santa Cruz del Islote.

Une île d’à peine un hectare (100mx100m donc) qui a la particularité d’abriter plus de 1000 âmes. Ça fait 100 000 habitants au km2 ! Cela en fait l’ile la plus densément peuplée du Monde (qu’on nous dit! Mais elle doit facilement être dans le top 10).

Je l’avoue, c’est une curiosité que nous avons visitée avant tout pour acheter des biscuits (quand on a faim…). Mais ce bout de terre où l’on accoste après 10 minutes de kayak à peine, vaut le détour. Un cas d’école de sociologie. Un enchevêtrement de ruelles étroites, odorantes et poisseuses, des poules, des chiens, beaucoup de monde assis ça et là, discutant (de quoi d’ailleurs?). Il y a même une école (!) qui utilise la place du village (aussi grand qu’un appart parisien, soit 40m2 au bas mot) pour la récré et les cours de sport. Une densité de population suffocante. Les maisons donnant sur la mer se sont construit des sortes de piscine dans lesquelles on garde d’énormes poissons en vie, voire des requins, dans l’attente du repas qu’ils constitueront. Une sorte de garde-manger avec vue, quoi.

Curieuse Islote.

Où il y a Carthagène, y’a du plaisir

Apres 4 nuits de ce programme épuisant, nous quittons Tintipan le matin du 5ième jour. Et 3 heures de bateau plus tard et nous sommes de retour au port de Getsemani, à Carthagène, pour nos derniers jours de ce coté de l’Atlantique. Nous sommes alors Dimanche et Jeudi à 18h nous prendrons cet avion de KLM qui nous ramènera en Europe. Le lundi suivant, moi, je serai au boulot. #concept

Autant dire que nous n’avons pas prévu grand chose pour ces derniers moments. Nous avons repris le même airBnb que la semaine précédant les iles, nous y avons de bonnes habitudes, et nous allons les prolonger encore un peu. Centre commercial, Crêpes & Waffles, un peu d’école… et bien sûr la belle et grande piscine de l’immeuble que nous visitons plusieurs fois par jour et où les enfants ont tous franchi un cap impressionnant en natation. Quelques jours avant la fin, ça y est, ils savent tous nager ! Sam vient de faire un kilomètre, Jules nage* en respirant, même là où il n’a pas pied, et Elisa traverse la piscine avec un tuba*… J’en suis baba. *sans brassards

Voilà. Nous vous laissons sur ces sourires qui cachent quand même un léger tourbillon intérieur (un p*$ain de tsunami, ouais!).

Ce sont les derniers jours des Géonautes en voyage. Depuis mon balcon du 17eme étage de notre immeuble Carthaginois d’où j’admire les éclairs d’un vigoureux orage, c’est difficile à concevoir…

Et le prochain post de ce blog sera sans doute le dernier. J’en frémis.

Et je ne sais pas quand il arrivera, probablement le jour J, l’heure H du départ. Alors stay tuned !

Vous trouverez les photos de ce bout de chemin ici

4 réponses à “Colombie final, les GEOnautes en mode backpack.”

  1. Avatar de Emmanuel Flahaut
    Emmanuel Flahaut

    « Si la vague est jolie »… mais quelle vague ! Elle vous a doucement fait re-découvrir le monde lors d’une pause hors du commun et du temps.
    Merci pour tous les blogs, splendides, prenants et tellement bien écrits. Merci pour les photos. Les enfants ont grandit, murît, ils peuvent affronter toutes les aventures ! Vous avez changé aussi, vous êtes épanouis. au delà de l’âme en peine du moment. ça se voit au fil de cette année incroyable. Le monde est incroyable de richesses que vous avez partagées.
    J’ai eu l’impression de voyager, de partager une soirée, une crevaison. (et je connais bien la crevaison PL) Je sentais le feu de bois, la crêpe chaude, l’océan, la sécheresse, l’humidité, le moteur diésel chaud….
    Je ne ressentirais jamais ce que vous devez ressentir aujourd’hui. C’est votre voyage, à vous 6, mais vous l’avez tant partagé. Ce monde inconnu (et qui le restera sans doute) nous est apparu avec tant de beauté, de couleur, de vie, d’émerveillement. Les déboires vous ont forgés, aguerris, rendus plus fort. Du coup est-ce vraiment des déboires? Ce sont les moments les plus puissant, ceux que vous raconterez. Longtemps.
    J’ai lu un livre, j’ai vécu une histoire grâce à vous. le dernier post m’a ému. pour les lecteurs aussi c’est le dernier chapitre. Une « happy » end. Le livre qu’on ne voulait pas quitter, dans lequel on se plonge dès que le chapitre est écrit. Vous y avez pensé ? (ingrats que vous êtes !). Evidemment, je vais courir commander un exemplaire de l’édition reliée dès qu’elle est disponible (dédicacé de 5 pattounes et d’une tâche d’huile bien noire).
    BRAVO et MERCI à vous 2+3+1

  2. Avatar de Régine et Pierre
    Régine et Pierre

    Bravo et merci … !!!

  3. Avatar de gaetbretgmailcom

    Bon, j’avoue que j’ai quelques articles de retard… impardonnable je sais, mais des fois on se dit « on va le lire plus tard, ce soir tient, aprés le repas », et puis on passe à d’autres futilités de notre traintrain quotidien… En tout cas je rattrape mon retard et cet article me fend le coeur… un peu… merde! c’est déjà fini ?!? On y croit pas.. on s’est tellement habitué aux recits, aux photos des enfants nageant dans les eaux turquoises ou en train de dévorer des crêpes dégoulinantes de nutella… Bref, bizarre de se dire que ca se termine ! (je pense que ca doit être encore plus bizarre pour vous, voir complètement cosmique pour Jonath qui reprend le taf LUNDI PROCHAIN 😱😱). En tout cas, bon courage, et hate de vous revoir pour de vrai dans quelques jours…. ou heures maintenant :-)… Ca va bien se passer ! Des bisous

  4. Avatar de Emmanuel Flahaut
    Emmanuel Flahaut

    on sent la tristoune larmichette, le coeur gros, le chamboulement interieur dans ces quelques lignes tout de même bien agréables et qu’on jalouse quand même depuis quelques mois (nous aussi, au moins moi 😁). Que de merveilles et belles personnes vous avez rencontrés. Le temps vous a appartenu à vous seul. Rien que ça c’est dingue.
    Alors oui, la routine va reprendre le pas, mais ce que vous avez acquis tous les 5 est d’une incroyable richesse. Une vie improbable aujourd’hui pour 99,99%des gens. En pleine pampa, en GEO, en mer, en peche, en piscine ou au 17eme étage d’un immeuble, vous aurez connus 1000 plaisirs. Je ne parle pas de la bouffe, à chaque récit on mange des gouffres avec vous. 😅
    Profitez bien des derniers jours. Bisous et au plaisir de voir vos bouilles !

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